Plusieurs associations tibétaines ont déposé une mise en demeure contre le musée Guimet pour avoir systématiquement effacé le mot « Tibet » dans la présentation des œuvres d’art tibétain.

Des courriers ont été envoyés mercredi 26 mars par leur avocat Me William Bourdon à la présidente de ce musée, Yannick Lintz, ainsi qu’aux ministres de la Culture Rachida Dati et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, sur fond d’ingérences chinoises.

Une mise en demeure est une étape juridique qui précède une plainte formelle et une éventuelle assignation en justice si la demande des plaignants n’est pas satisfaite dans un délai précisé.

Cette étape prévoit alors un véritable procès dans une salle de tribunal qui, s’agissant d’une institution publique, se déroulerait après une période d’instruction dans un tribunal administratif avec des audiences auxquelles pourraient alors témoigner des experts.

« Le choix fait par le Musée Guimet et par le Ministère de la Culture, en collaboration semble-t-il avec le Ministère des Affaires étrangères, d’effacer le nom « Tibet » de la nomenclature utilisée dans le musée, sans qu’aucun argument invoqué ne trouve une justification historique ou culturelle acceptable, contrevient sans aucune mesure à la mission du Musée Guimet de présenter des œuvres représentatives des arts de l’Asie avec impartialité et rigueur scientifique », soulignent les trois courriers qui valent mise en demeure et dont Asialyst a reçu copie.